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Parc des Volcans d'Auvergne

Enquête financée par le Parc

Dans l'attente d'un schéma éolien à l'échelle de tout son territoire, le Parc vient de se pencher sur le cas du Cézallier cantalien.
Cette étude a mis en évidence des zones potentiellement exploitables et les multiples contraintes qui pèsent sur l'aménagement de ce haut plateau emblématique de la région.

Alors que la capacité du parc éolien français s'est multipliée par deux en l'espace d'un an, le Parc naturel régional des volcans d'Auvergne a décidé de soutenir la réalisation d'un schéma éolien à l'échelle du Cézallier cantalien. Comme l'explique Guy Senaud, directeur-adjoint du Parc, "ce document détermine les secteurs susceptibles d'accueillir des éoliennes sans trop de dommages sur le milieu naturel et les paysages" en sachant que le schéma régional éolien considère, quant à lui, l'ensemble du massif du Cézallier comme étant emblématique de la région.

Le territoire étudié par le Parc est bordé par la Rhue au nord-est, la Santoire à l'est, l'Alagnon au sud et la limite entre le Puy-de-Dôme et le Cantal au nord. Il concerne l'intégralité de la communauté de communes du Cézallier et une partie de celles de Murat et Massiac soit au total 26 localités. La réalisation de ce document a été confiée au bureau d'études Sogréah consultants pour la somme de 25 000 €. Le Parc en a assuré la maîtrise d'ouvrage avec plusieurs partenaires financiers *.

Aide à la décision

Il y avait urgence car aujourd'hui, de nombreux opérateurs ont des vues sur ce territoire caractérisé par sa situation dégagée. D'après Guy Senaud, toutes les communes du Cézallier ont été contactées pour délibérer sur leur souhait, ou non, de voir s'ériger des éoliennes sur leurs terres. Il précise qu'une éolienne de deux mégawatts rapporte, annuellement, 20 000 € à la collectivité.

Pour l'heure, trois projets sont sur les rails et des études de mesure de vent ont été entreprises par des opérateurs. C'est le cas du puy de Mathonière près d'Allanche, de la montagne de Grosmont à Ségur-les-Villas et d'un bout du plateau du Bru situé sur la commune de Molompize. Des permis de construire ont d'ores et déjà été déposés.

Vents favorables sur 52 à 84 % du territoire

L'étude a commencé par un état des lieux assorti du recensement des contraintes. Une fois la carte du potentiel éolien établie sur la base de données fournies par l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), quatorze secteurs propices à cette énergie ont été déterminés. Ils représentent 52 % du territoire. Il s'agit d'endroits où la vitesse moyenne des vents, à une hauteur de 80 mètres, est supérieure à 5,75 m/s. On passe à 84 % du territoire avec des mesures effectuées à 100 mètres de hauteur. Sur cette base, divers niveaux de contraintes sont venus s'ajouter. Le schéma tel qu'il est présenté ci-dessous est donc la résultante d'une superposition de filtres visant à prendre en compte sérieusement des considérations techniques, urbaines, paysagères, écologiques... Le projet de site classé du Cézallier, les Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF), les sites Natura 2000, la proximité des habitations, les routes, la voie ferrée, mais aussi la zone de dégagement de l’aérodrome de Saint-Flour-Coltines constituent des obstacles, plus ou moins grands, à l’installation d’éoliennes. Au final, le schéma éolien propose une carte du territoire où sont répertoriées les diverses contraintes auxquelles un projet éolien serait susceptible de se heurter. Des distances “tampons” ont ainsi été déterminées (voir graphique ci-dessous)

En définitive, sur les quatorze sites analysés, huit l'ont été de façon plus approfondie. Il s'agit de la montagne de Gromont (A), du puy de Mathonière (C), du Bru Ouest (E), de la montagne de Courbine (H), du bois de la Pinatelle (K), des Coins (L), du Bru Est (M), de la plaine de Bousselœuf (N). Cette liste a été établie sur la base de différents critères dont, bien sûr, le potentiel éolien et les contraintes précédemment évoquées, mais elle prend aussi en compte les risques de covisibilité par rapport à des monuments historiques, des sites inscrits ou classés ainsi que les distances de raccordement au réseau électrique. On sait d'ores et déjà que ce dernier devra être adapté pour acheminer l'énergie éolienne qui viendrait à être produite sur le Cézallier. Ultime étape de cette étude, une carte de chacun des sites détermine les endroits d'où une éolienne pourrait être visible sur un rayon de dix kilomètres (voir ci-contre l'exemple de la montagne de Gromont). Enfin, si ce document définit des zones potentiellement exploitables, il n'exonère en aucun cas les projets à venir de la procédure règlementaire - étude d'impact, dépôt de permis de construire...- liée à l'installation de fermes éoliennes. Par ailleurs, le Parc milite pour que ces implantations, si elles se concrétisent, profitent financièrement à l'ensemble d'une communauté de communes plutôt qu'aux seules localités directement concernées. Mais pour le Parc le développement éolien doit aussi faire l'objet d'une vision globale à l'échelle départementale et régionale. D'ores et déjà, il envisage de se doter d'un schéma éolien couvrant l'ensemble de son territoire et réalisé par ses services.

* Le Conseil régional d'Auvergne (50 %), l'Ademe (20 %), le Parc et les trois communautés de communes ont pris en charge la différence.

Note de la rédaction

Le mat de mesure concernant le parc sur lequel est prévue l'eolienne ci-dessous est à moins de 1200 mètres du village de Vernols.

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